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Hyperphagie boulimique : 5 conseils pour sortir du cercle vicieux

L’hyperphagie boulimique fait partie des troubles du comportement alimentaire (TCA), relevant de la compulsion et provoquant un mal-être intense dont il est difficile de se défaire. Entre culpabilité et envie irrépressible de manger, les personnes hyperphagiques sombrent petit à petit dans une souffrance qui s'auto-alimente.
Vous retrouverez dans cet article 5 conseils pour sortir de ce cercle vicieux.

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Rédaction par La Clinique E-Santé

11 min

Publié le April 26, 2023 (modifié le June 12, 2023)

Hyperphagie boulimique : les solutions pour sortir du cercle vicieux des TCA

Est-ce que je fais de l'hyperphagie ?

Vous avez des pulsions alimentaires ? Vous avez pour habitude de vous tourner vers la nourriture quand ça ne va pas ? Vous pensez être hyperphagique ?

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Qu'est-ce que l'hyperphagie boulimique ?


L’hyperphagie boulimique (ou accès hyperphagiques) se caractérise par des crises d'alimentation compulsive, c'est-à-dire, des instants où la personne va avoir envie de manger, sans avoir faim, dans le but de se réconforter ou de se récompenser d'une action.
Les compulsions alimentaires sont frénétiques, avec un sentiment de perte de contrôle : la personne mange sans pouvoir se retenir de se jeter sur la nourriture, puis culpabilise ensuite de l'avoir fait. Elle développe un sentiment de honte quand elle prend conscience de tout ce qu'elle a mangé mais ne cherchera pas pour autant, à éliminer la nourriture avalée.
C'est ce qui différencie la boulimie et l'hyperphagie : dans l'hyperphagie boulimique, il n’y a pas de comportements purgatifs (se faire vomir, prendre des laxatifs et/ou des diurétiques, pratiquer le sport de façon excessive), contrairement à la boulimie.
L’hyperphagie est un trouble alimentaire qui va entraîner des répercussions somatiques et physiologiques conséquentes : une prise de poids, voire un surpoids, des maladies cardiaques ou encore du diabète.
La santé mentale est impactée, avec une mauvaise estime de soi, qui peut induire un isolement, ainsi que de l’anxiété et des symptômes dépressifs. Plusieurs signes permettent justement d'identifier la maladie.

Comment traiter l'hyperphagie boulimique ?


Il est tout à fait possible de soigner l’hyperphagie boulimique. La peur et la honte font peut-être partie de votre quotidien, pouvant rendre difficile une demande de prise en charge mais celle-ci reste nécessaire pour amorcer une guérison définitive.
Pour sortir du cercle vicieux de l'hyperphagie boulimique :

  • Recherchez les causes de votre hyperphagie
  • Comprenez votre dépendance à la nourriture
  • Arrêtez les régimes minceur
  • Apprivoisez vos émotions
  • Retrouvez estime et confiance en vous

Conseil n ° 1 : Recherchez les causes de votre hyperphagie

Pour avancer, il est nécessaire de s’attaquer aux causes de votre trouble alimentaire. En effet, les accès hyperphagiques en sont une conséquence et il est nécessaire de comprendre pourquoi vous éprouvez le besoin de manger lorsque vous vous sentez par exemple stressé, angoissé, fatigué ou encore déprimé.
Comme pour l'anorexie mentale, les origines de l'hyperphagie sont multifactorielles et se recoupent parfois entre elles : votre état psychologique, votre éducation alimentaire, la prise de médicaments, des troubles hormonaux...
Dans certains cas, le trouble hyperphagique se développe à la suite d'un régime alimentaire trop restrictif.
Pour vous aider à identifier la cause de votre hyperphagie, vous pouvez faire appel à un psychologue spécialisé dans les TCA qui vous aidera pendant une thérapie à comprendre votre rapport à l'alimentation et vos mécanismes alimentaires.
À lire aussi : 11 causes psychologiques de votre boulimie

Conseil n ° 2 : Comprenez votre dépendance à la nourriture

Avec l'hyperphagie boulimique, il y a une réelle addiction à la nourriture qui se crée et qui doit être prise en compte dans le processus de guérison.
Quand vous mangez, votre cerveau libère de la dopamine qui déclenche de la satisfaction dans le circuit neuronal de la récompense. C’est aussi ce circuit qui s’active lors d’une prise de drogue. Votre cerveau est accro à la dopamine sécrétée : elle vous apaise et vous soulage.
Lorsque vous êtes confronté à une situation problématique dans votre vie, vous choisissez le réconfort rapide : manger. Le cerveau va enregistrer cela et réclamera à chaque fois cette solution artificielle : la dopamine apaise temporairement l’esprit, mais ne règle pas le souci ; l’insatisfaction revient alors, accompagnée de la culpabilité et les problématiques empirent car elles ne sont pas traitées.
Dans l’addiction alimentaire, c’est votre cerveau qui exige et non pas votre estomac. Lors des crises d’hyperphagie, on retrouve une perte de contrôle, une compulsion irrépressible, un besoin impérieux de se remplir et de consommer, en dépit des conséquences négatives pour le corps.
Cette addiction est dite comportementale : le comportement est répété afin de vous faire plaisir ou de soulager un malaise que vous ressentez, par exemple, de la solitude ou de la tristesse.
L'hyperphagie boulimique va au-delà la simple gourmandise, il y a une souffrance forte et une nécessité de manger pour aller mieux.

Bon à savoir

Il est important que vous ayez conscience que l’addiction alimentaire peut être présente dans les TCA.

Ce n’est pas de votre faute, c’est votre cerveau qui entretient la dépendance, grâce au circuit de la récompense.

Conseil n ° 3 : Arrêtez les régimes minceur

L’ensemble des restrictions alimentaires n’aident pas à réduire vos crises compulsives et les régimes sont souvent à l’origine des compulsions. Votre corps étant privé de ce dont il a besoin, il va tout faire pour y avoir accès.
En effet, les restrictions caloriques ou cognitives (décider que tel aliment est mauvais) entraînent un lot de règles et d’obligations strictes difficiles à tenir dans le temps.
Les comportements restrictifs vous déconnectent de votre faim et de vos sensations alimentaires. En étant dans le contrôle excessif, vous luttez contre vos envies de manger, alors que votre désir de vous nourrir augmente.
Vous refoulez vos envies, vous en souffrez, vous finissez par craquer, puis vous culpabilisez ce qui amène à subir encore plus de détresse. Avec cette culpabilité, c’est comme si vous vous nourrissiez sous le coup de la punition.
Les régimes et les restrictions dérèglent les signes d’appétit et de satiété. Vous ne savez plus forcément à quel moment vous êtes rassasié. Vous pouvez réapprendre à mesurer ces indicateurs en utilisant une échelle de la faim avant, pendant et après avoir mangé.
Si vous souffrez des conséquences de votre alimentation, il est possible de consulter un nutritionniste qui vous donnera un programme de rééquilibrage alimentaire adapté à vos besoins afin de vous réapprendre à manger.
À lire aussi : Orthorexie : quand manger sain tourne à l'obsession

Conseil n ° 4 : Apprivoisez vos émotions

Il est nécessaire de réhabiliter le rapport que vous entretenez avec vos émotions. Celles-ci interviennent toujours pour une raison précise. Trouver le lien entre vos émotions et vos compulsions alimentaires représente une clé importante, car l'hyperphagie est un TCA et comme tous les troubles du comportement alimentaire, la mauvaise gestion des émotions est au cœur de la pathologie.
Dans un premier temps, si vous culpabilisez après une crise, essayez d’accueillir cette émotion en tant que telle : vous avez perdu le contrôle, ça arrive, vous n’y êtes pour rien. En apprenant à vous déculpabiliser, vous serez plus à l’écoute et moins dans les compulsions.
Pour apaiser une envie, il faut éprouver du plaisir, mais c’est un plaisir qui doit rester intact : lors d'un accès hyperphagique, vous ne ressentez pas vraiment le réconfort que vous recherchez.
Lorsque vous mangez, vous pouvez tenter de comprendre votre besoin, de l’accompagner en lui prêtant toute votre attention afin de savourer ce que vous consommez et être dans un état de satisfaction intégrale, sans honte ni culpabilité.
Là encore, un suivi psychologique vous permettra d'apprendre à vous connecter à vos émotions pour les vivre pleinement et les accepter. Il s'agira de réaliser un travail sur le goût, l'odorat et les ressentis que vous éprouvez lorsque vous mangez.

Est-ce que je fais de l'hyperphagie ?

Vous avez des pulsions alimentaires ? Vous avez pour habitude de vous tourner vers la nourriture quand ça ne va pas ? Vous pensez être hyperphagique ?

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Conseil n ° 5 : Retrouvez estime et confiance en vous

Le traitement de l'hyperphagie boulimique passe également par un travail sur l'estime de soi et la confiance en soi.
Une faible estime de soi peut être un facteur du développement de l'hyperphagie, tout en étant également l'une des conséquences psychologiques.
En effet, la honte et la culpabilité qui suivent les débordements alimentaires viennent nourrir la faible estime de soi et vice versa. Une estime de soi peu développée est également un des symptômes de l'anorexie, s'illustrant par une volonté de contrôler à l'extrême son image corporelle.
Vous avez peut-être déjà vous-même ressenti ce malaise : une fois que vous avez terminé de tout manger, vous avez envie de pleurer, vous éprouvez de la honte parce que vous savez que vous faites du mal à votre corps, tandis que malgré toute la bonne volonté que vous mettez à arrêter de manger ainsi, vous n'y arrivez pas.
Alors, il vous arrive de penser que vous êtes faible devant la nourriture, tout en contemplant votre silhouette dans le miroir ou en vous pesant. C'est ce genre de fausses croyances et de comportements qui vont malheureusement fragiliser encore plus votre estime, votre confiance en vous et vous faire rechuter.
Dans un même temps, lorsqu'une faible estime est à l'origine de l'hyperphagie boulimique, il y a fort à parier qu'une blessure émotionnelle se cache derrière elle et qu'elle a brisé en vous, l'amour que vous pouvez vous porter. S'aimer s'apprend, mais nécessite un travail de fond qui pourra être réalisé avec l'aide d'un psychologue.
Il existe cependant quelques astuces qui peuvent vous aider à reprendre confiance en vous dans le cadre d'une hyperphagie boulimique :

  • Adressez-vous à voix haute des paroles bienveillantes mais réalistes : "Oui j'ai un problème avec l'alimentation, mais ce n'est pas une fin en soi, je vais m'en sortir", "Ce n'est pas grave si j'ai encore mangé de trop, j'en ai conscience, alors je suis sur la bonne voie pour m'en sortir"... 

  • Désabonnez-vous des comptes culpabilisant sur les réseaux sociaux où il est facile de tomber sur des contenus avec des injonctions au corps parfait, qui vous font plus culpabiliser qu'autre chose et qui vous renvoient par la même occasion, une mauvaise image de vous-même. 

  • Commencez un journal alimentaire dans lequel vous pourrez écrire tout ce vous ressentez quand vous mangez. L'écrit vous permettra de verbaliser plus clairement vos comportements et de prendre du recul sur ces derniers. En face de chacun d'eux, vous pouvez par exemple lister les actions qui selon vous, sont importantes à mettre en place pour ne plus répéter les comportements et la marche à suivre, si vous en avez une idée. Il vous sera alors plus facile, au fur et à mesure, d'identifier les points sur lesquels vous avez besoin d'aide et ceux pour lesquels vous possédez déjà en vous, les ressources nécessaires. La tenue d'un journal alimentaire peut également se faire pour faciliter une prise de conscience des conséquences d'un trouble anorexique, orthorexique ou boulimique.
    En renforçant estime et confiance, sortir des compulsions vous semblera plus aisé. Faire la paix avec vos anciennes blessures vous permettra de progresser plus sereinement. En développant des ressources pour soigner vos traumatismes, vous deviendrez plus apaisé.
    Mais pour avancer et entamer le chemin de la guérison, un diagnostic est essentiel. Sans cela, vous continuerez à entretenir inconsciemment le cycle infernal de l'hyperphagie boulimique.

Qui consulter pour sortir de l'hyperphagie ?


Pour sortir de l’hyperphagie il est important de consulter un professionnel de santé. Commencer une thérapie avec un psychologue sera fortement aidant, mais dans un premier temps il est possible de prendre un rendez-vous avec son médecin traitant.
Ce dernier est en effet en mesure de poser un diagnostic d’hyperphagie boulimique, mais également de proposer un traitement médicamenteux si des effets secondaires sont présents en parallèle du TCA, comme des états anxieux ou dépressifs.
De plus le généraliste pourra ensuite orienter vers des spécialistes adaptés pour une meilleure prise en charge thérapeutique : psychologue spécialisé en troubles des conduites alimentaires ou psychiatre (qui, étant médecin, peut également prescrire des médicaments).
Mais la psychothérapie reste le meilleur traitement naturel de l’hyperphagie boulimique. Un psychologue va guider la personne hyperphagique pour l’aider à mieux comprendre son trouble : comment il fonctionne, d’où il vient et comment il l’impacte. En apportant un autre angle, un regard nouveau, il fournit des solutions, des outils pour guérir.
Il existe plusieurs méthodes d’accompagnement psychologique pour soigner l’hyperphagie boulimique.
La thérapie cognitive et comportementale (qu’on appelle aussi TCC) est celle qui offre des résultats le plus rapidement et constitue donc un moyen efficace d’entamer un traitement pour en sortir. Le psychologue spécialisé en TCC aide la personne hyperphagique à identifier les situations qui vont déclencher les crises alimentaires.
En lui permettant de comprendre le schéma dans lequel elle s’est enfermée, le thérapeute favorise la prise de conscience sur la façon dont le trouble hyperphagique se manifeste.
Aussi, cette thérapie déconstruit certains fonctionnements automatiques qui sont présents lors des accès hyperphagiques : les pensées et les émotions qui s’imposent contre toute volonté.
Se faisant, les comportements adoptés par la personne pour répondre à ses pensées et ses émotions seront aussi analysés avec le psychothérapeute afin de les modifier de façon plus positive et adaptée.
Grâce à ce travail thérapeutique, la personne qui souffre d’hyperphagie boulimique va commencer à sortir du cercle vicieux dans lequel elle se trouve et les résultats viennent rapidement : les symptômes disparaissent et le bien-être reprend place. Un accompagnement avec un psychologue TCC est bref et dure en moyenne trois mois ou une dizaine de séances.
Cependant le travail thérapeutique ne s’arrête pas là et une fois que la prise de conscience sur le fonctionnement du trouble a eu lieu, le psychologue va accompagner la personne pour déterminer la source de son hyperphagie boulimique afin d’en comprendre l’origine.
Dans ce cas il est possible de continuer le travail avec le thérapeute expert en TCC, mais d’autres méthodes sont possibles comme la thérapie avec un psychologue formé à l’EMDR qui facilite notamment le dépassement traumatique ou encore un accompagnement basé sur l’hypnose favorisant en plus détente et relaxation.
De plus, le travail avec le psychologue se fait dans un espace sécure, non-jugeant et bienveillant, encourageant la confiance et permettant de se défaire de la culpabilité, souvent présente dans l’hyperphagie boulimique.
La libération émotionnelle qui se joue lors des séances est également salvatrice, car la gestion affective et le rapport aux autres sont généralement compliqués dans la majorité des TCA.
Sortir de l’hyperphagie passe par trouver l’accompagnement qui convient le mieux. C’est pourquoi, en parallèle d’un suivi psychologique, être accompagné par un sophrologue ou un acupuncteur peut apporter des bénéfices supplémentaires, même si ces professionnels ne peuvent pas remplacer le psychothérapeute.

À retenir

Manger ses émotions est quelque chose d’assez commun, et même de naturel, mais, si vous en souffrez, il est temps d’agir.

Mettre fin aux crises boulimiques ou hyperphagiques est tout à fait possible.

Une psychothérapie vous permettra de trouver les clés en vous. Les thérapies comportementales et cognitives offrent de bons résultats sur les troubles alimentaires.

Une nutritionniste spécialiste en TCA viendra compléter l’accompagnement psychologique.

Ces experts vous aideront à déculpabiliser, à découvrir les sources de vos maux pour traiter le problème dans l’ensemble de sa dimension.

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