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Publié le 10 septembre 2021

6 signes pour reconnaître l’anxiété sociale
Pour savoir si vous souffrez de phobie sociale, vous pouvez observer en vous, les signes suivants :
Signe n°1 : Un bégaiement
Le bégaiement peut être à la fois un facteur de développement et de renforcement de la phobie sociale, tout en étant un signe qui témoigne de votre anxiété.
Entendre parler un bègue fait parfois éclater de rire l'entourage. Certains se lancent même dans une vaste campagne de moqueries. Si vous bégayez, ces réactions sociétales induisent chez vous une crainte de prendre la parole au risque d'être exposé aux regards humiliants et embarrassants.
Vous n'osez pas souvent demander des explications pour éviter d'être la risée de votre entourage. Au travail, vous êtes discret, vous choisissez, si possible, des tâches qui appartiennent à une zone de confort qui ne nécessite pas ou très peu de parler.
Aux États-Unis, le président Joe Biden a dû lutter lui aussi toute sa vie contre ce trouble de la fluidité de parole et a donné la preuve que cela n’est pas un frein à la réussite, même si celle-ci implique de tenir de nombreux discours devant de larges audiences.
Signe n°2 : Des rougeurs ou des sueurs froides
L'apparition de plaques rouges sur votre visage ou dans votre cou est une manifestation physique de l'anxiété sociale très courante. Ces plaques arrivent lors de discussions qui nécessitent un regard franc, durant une conversation ou encore un événement social.
Si vous êtes saisi.e d'un rougissement irrépressible, qui vous submerge de honte dès qu'il vous faut vous adresser à des inconnus, vous souffrez très probablement d'éreutophobie, c'est-à-dire la peur excessive de rougir en public.
Il vous arrive aussi parfois de transpirer ou de ressentir des sueurs froides. L’explication est simple : la transpiration est causée par le stress que vous ressentez. La libération des hormones du stress que sont l'adrénaline et la noradrénaline provoque un resserrement des vaisseaux sanguins de la peau en faveur d'un apport de sang vers les muscles.
La réduction de l'afflux sanguin vers la peau cause une diminution de la température de la peau, qui est également refroidie par l'évaporation de la sueur.
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Signe n°3 : Des troubles de l’attention
L'anxiété sociale détourne bien souvent les personnes qui en souffrent de leurs activités, car elles ne peuvent pas rester concentrées longtemps.
Il arrive également que le développement de phobie sociale entraîne des pertes de mémoires légères qui conduisent à des oublis fréquents.
Vous avez des difficultés à vous concentrer, à être attentif et à mener à terme des tâches moindrement complexes. Vous avez du mal à rester en place, à attendre votre tour et vous agissez fréquemment de façon impulsive.
Vous pouvez aussi être facilement distrait par ce qui vous entoure. Il vous arrive d’avoir de la difficulté à porter une attention particulière aux détails. Vous faites des erreurs d’étourderie ou vous vous concentrez de manière excessive sans être incapable de recentrer votre attention. Vous perdez souvent des objets importants.
Signe n°4 : Une inhibition
Souffrir d'anxiété sociale c'est aussi faire preuve d'une certaine inhibition. Vous tendez vers l'introversion parce que la peur d'être jugée dicte vos actions.
En conséquence, vous préférez rester silencieux.se lorsque vous êtes invité.e à prendre la parole ou vous restez parfaitement immobile, quitte à vous effacer totalement parmi les personnes qui vous entourent.
Il vous arrive de vous retenir d'agir lors de certaines réunions ou certaines activités. Vous n'êtes pas vraiment vous-même car vous n’osez pas.
L’inhibition est une forme de contrôle qui vous permet de résister aux habitudes ou automatismes, aux tentations, distractions ou interférences.
Signe n°5 : Des anticipations anxieuses
Vous anticipez tous les événements, vous vous projetez très loin et très négativement. Vous ressentez de la peur et de l’angoisse en pensant aux courses que vous ferez demain, mais aussi à ce voyage qui arrive, ou encore à votre avenir professionnel.
La création imaginaire de scénarios catastrophes lorsqu'elle reste liée à la peur de rencontrer des personnes et d'interagir avec elles, reste de l'ordre de la phobie sociale. En revanche, si vous sentez que vous développez des craintes en amont d'événements qui arrivent, voire qui n'arriveront probablement jamais, alors c'est le signe que votre anxiété se généralise.
Il est donc important de rester bien attentif à ce signe, qui peut vous indiquer que votre anxiété sociale s'est aggravée.
Signe n°6 : Des comportements d’évitement
L'un des signes les plus évocateurs de l'anxiété sociale, c'est l'absence de contacts sociaux qui s'opère grâce à des stratégies d'évitement.
L'évitement est un comportement qui consiste à fuir ce qui vous confronterait à vos angoisses.
Dans le cas d'une phobie sociale, elle peut prendre différentes formes : arrêter de faire ses courses en magasin mais préférer la livraison à domicile, envoyer des mails ou des sms pour éviter d'appeler directement une personne, trouver sans cesse des excuses pour décliner des sorties ...
Le comportement d'évitement donne l'impression de se protéger de la peur ou des stimuli anxiogènes, parce qu'il vous empêche d'affronter ces mêmes situations.
En revanche, le fait d'éviter une situation augmente la sensation d'être isolé.e du monde. L’estime de soi en ressort diminuée et la situation évitée conserve plus que jamais son potentiel angoissant et stressant. Et c’est ainsi que, d’évitement en évitement, la timidité, l’anxiété sociale s’installe et se consolide, parfois jusqu’à la timidité maladive.
Comment soigner l’anxiété sociale ?
L'anxiété sociale peut se soigner et vous pouvez la vaincre définitivement. En revanche, il est essentiel de se faire accompagner par un professionnel de la santé mentale, pour vous aider à mettre en place les transformations internes que vous devrez réaliser.
1-Changer de point de vue
Pour vaincre son anxiété sociale, la première chose à faire est de changer de point de vue.
Pour cela, il suffit de prendre conscience que votre timidité est un mécanisme de défense et non un trait de personnalité dont vous ne pourrez pas vous en défaire.
L'anxiété sociale est la réaction de votre vécu et elle vous empêche d'être totalement vous-même. Elle n'est pas constitutive de votre personnalité et donc ne définit en rien qui vous êtes. Il est important de prendre en compte cette dimension dans votre raisonnement parce que bien souvent, les personnes souffrant d'anxiété sociale pensent qu'elles sont nées comme ça et se condamnent malheureusement à vivre leur vie avec cette fausse croyance.
Prendre conscience que votre état anxieux n'est pas un état définitif vous met sur le chemin de votre transformation personnelle.
2-Chercher les causes de votre phobie sociale
Si l'anxiété sociale est une réaction ou un mécanisme de défense, il faudra chercher les causes, son origine.
Vous devrez pour cela vous replonger dans vos souvenirs, pour tenter de comprendre ce qui a pu faire naître en vous cette angoisse de vivre des interactions sociales.
Si votre anxiété sociale s'est développée à la suite d'un événement traumatisant et fait office de réponse à un stress post traumatique (TSPT), il se peut que vous n'ayez pas accès à ce souvenir, parce que votre inconscient a décidé de vous en priver pour vous protéger.
La thérapie par EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) peut dans ces cas-là, vous aider à faire remonter ce souvenir à la surface, tout en vous en désensibilisant. C'est une première façon de vous confronter petit à petit à ce qui vous terrifie.
3-Travailler pas à pas pour créer de nouveaux comportements
Se sortir de l'anxiété sociale est un travail qui se réalise pas à pas. Votre phobie sociale ne disparaîtra pas du jour au lendemain, parce que votre cerveau a besoin de construire un nouveau comportement adaptatif positif pour vous supprimer définitivement ce mécanisme de défense inadapté.
On peut d’ailleurs reprendre l’échelle de Robert Dilts, grande figure de la programmation neuro-linguistique, qui vous demande de travailler pas à pas : votre environnement, vos capacités, votre comportement, votre identité, vos valeurs et le sens de votre vie.
Il est également question de travailler sa colonne vertébrale de confiance sur ses 4 niveaux :
- L’amour de soi
- L’estime de soi
- La confiance en soi
- L'affirmation de soi
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4-Réapprendre à s’affirmer par une meilleure gestion des émotions
Pour ne plus souffrir d'anxiété sociale, il est également essentiel de faire un travail de gestion des émotions, afin que celles-ci ne viennent plus vous envahir et vous faire perdre vos moyens.
Ce travail est directement lié à l'affirmation de soi et à savoir comment se positionner dans une relation.
Il s'agit ici de mettre fin à votre inhibition. En effet, vos émotions sont toutes là mais elles sont actuellement réprimées et c’est grâce à un travail et une prise de conscience que vous pourrez lâcher prise petit à petit.
Lorsque vous aurez érigé une bonne confiance en vous, vous n’aurez plus besoin de votre mécanisme de défense pour vous protéger, vous serez votre propre protection. Et vous pourrez être vraiment fier, car ce sera le fruit de votre travail personnel.
5-Réaliser une thérapie brève
Les thérapies cognitives et comportementales sont particulièrement efficaces pour combattre l’anxiété sociale.
Ces thérapies se situent dans le « ici et maintenant » et elles permettent de viser des objectifs concrets et mesurables que vous décidez dès le départ avec votre psychologue.
Ces thérapies ont l’avantage d'être brèves car elles durent de quelques semaines à quelques mois. Pour en savoir plus sur les TCC, rendez-vous ici.